Brisé. La joyeuse destruction de notre dignité gît dans le
caniveau, dans nos mains une bouteille brisée sans message, dans l’attente d’un
signe ou d’une lumière vers laquelle s’orienter. Le désenchantement serine dans
nos tripes. Puissions nous tomber dans un doux sommeil sans poison. Puissions
nous sourire de toutes nos dents sans aucune honte. Puissions nous briser cette
bouteille. // Shattered. Joyful destruction of all your dignity, lay gently in
gutters with a bruised bottle, with no message in our hand waiting for a sign
or a light to walk into. Disenchantment sings in our guts. May we sleep well without
poison. May we smile with all our teeth, without shame. May we here shatter
this bottle.
Bile noire. Je dois brûler mon monde de déception, arrêter
de goûter à cette bile noire. J’ai perdu la saveur de mes jours d’innocence
pour créer un monde de non sens. À toujours faire les mêmes erreurs, à toujours
ressentir cette même souffrance, j’ai la sensation d’être piégé comme un rat
sur un navire. Peut-être dois-je me jeter à la mer et éprouver ce qui nous
sépare, un océan de frustration. Je sais que je ne suis pas totalement celui
que j’aurais voulu être, mon monde m’a sculpté comme une triste statue, mais je
sais que j’ai ma part de responsabilité. Il est temps de redéfinir mon univers,
de couper les liens avec cette souffrance. // Black bile. I must burn my world
of deception, end to taste this black bile. I have lost the taste of my days of
innocence to create a world of nonsense. Always make the same mistakes, always
feel the same pain, trapped like a rat on a ship. Maybe I should jump into the
sea I just see what is dividing me and you, an ocean of frustration. I know I
was totally not what I wanted to be. My world shaped me like a sad statue, I
know I have my part of responsabillity. It's time to redefine my universe to
cut the bounds of this pain.
Des millions de soldats aux milliers de visages. L'espace
vierge a été souillé. Le besoin de contrôler l'extérieur à confiner
l'intérieur, les premières idées on crachées leur semence destructrice.
Peut-être une erreur de calcul, fait au hasard de l'ignorance… Ça a
probablement débuté avec quelque chose, chaque commencement ayant une fin pour
ces millions de soldats aux milliers de visages. // Millions of soldiers with a
thousand faces. Virgin space was sullied. The need to control the outside has
confined the inside, first ideas have spit their destructive semen. Maybe a
miscalculation done randomly through one's ignorance..? It has probably started
with something…each beginning has an end.
Résurrection. Une brise de vent frais vient mettre un terme
à un hiver de plus, un terme à un état d'esprit gelé, par le mal de vivre et le
mal à penser. Quelques bons souvenirs me reviennent, vous avez été loin si
longtemps. Je donne mes souvenirs à une phrase attrapée au vol d'une langue que
je ne comprends pas. Je donne mes souvenirs à la sensation de cette brise
balayant l'incertitude d'une saison de mort, pour me laisser submerger par la
sérénité. // Resurection. A light breeze puts an end to another winter, puts an
end to a state of mind frozen by turmoil and static thoughts. A few good
memories come back to me, you've been away for so long. I give those memories
away to an elusive sentence as it flied from a tongue in a language that I
can't understand. I give those memories away to the feeling of this breeze
sweeping the uncertainty of a season of death, and allow myself to be filled
with equanimity.
Ineptie et mosh pit. Nous étions soumis au lot commun, à
l’horreur aveugle, au supplice vulgaire, et ses cris nocturnes soulignaient
seulement le sordide de nos existences présentes. Le chant des sans-voix
n’était pas sans charme quand un spasme annonça l’épilogue. « Son spectacle
terminé, l’artiste salue son public…nice shoes and sweet tatoos. » l’absurde de
la situation me hante et me déchire le cœur. // Inanity and mosh pit. We were
subjected to the common lot, to the blind horror, to a vulgar torture and these
shouts in the middle of the night could only underline the woeful squalor of
our present lives. The singing of those with no voice was not without charm
when a spasm announced the epilogue. “As his show is ending, the artist greets
his public…nice shoes and sweet tatoos”. The absurdity of the whole situation
haunts me and tears my heart away.
La paille et la poutre. Ils ont fait de nos souffrances un
fond de commerce, histoire de dire qu’on est pas venue au monde pour rien, on
va dire qu'on la choisit comme ça on paraîtra moins con le jour du jugement. A
y regarder de plus prêt ce n'est qu'une acceptation de conditions pour avoir le
droit de faire partit de ce monde. Mais comment juger le fait de
l'accepter..? Victime d’être coupable..? A y regarder de plus prêt ce n'est
qu'une accusation sans preuve d'être en vie. // The straw and the beam. They
made business out of our sufferings, just to say that we were not born or
nothing, let's say we chose it, that way we'll look less damn stupid for
judgment day. If you look at it more closely, it’s only an acceptance of
conditions so as to have the right to take part in this world. But how can we
judge the fact of accepting this..? Are we victims of being guilty... ? If you
look at it of more closely it’s only an accusation without proof of being
alive.
Sur le port. Dans l'odeur de la rouille et du sel, je lève
mon verre d'eau verte et dégueulasse à l’érosion du sel sur la peinture.
Bientôt des draps blancs recouvriront les murs. En attendant je lève mon verre
à cette crasse familière avant que le béton ne mange les pierres. // On
the harbord. In the smell of rust and salt I raise my glass of green disgusting
water to the erosion of salt on the paint. white sheets will soon cover walls. In
the meantime I raise my glass to that familiar dirt before the concrete eats
the stones.
Nos morts. J’aime m’accrocher à ce que nous étions bien que
je n'en tire aucune satisfaction. Je ne m'ouvrirai pas les veines pour si peu.
On s’est si mal employé…le sujet c'est perdu dans le verbiage et pourtant, on
danse sur un fil fantôme. Persistant par une entente sur les objets célestes
éteins, on voit ce qui n'existe plus. Pourtant on se repère a nos morts...on
conserve une pensée comme étant vérité, on se réfère a nos mort. // Our dead. I
like hanging on to what we once were although I take no pleasure out of it. I
shall not cut my veins open for so little. We were so badly used…the subject
has lost its way through verbosity and yet, we keep on dancing on a ghostly
thread. Persisting in our common agreement on faded celestial objects, we keep
on seeing what does not exist any more. And yet, we find our way through life
by referring to our dead...we hold on to a thought as being truth, by referring
to our dead.
A l'approche du sacre. Ces lettres semblent êtres
colériques, très lointaine pensée d'un esprit bucolique et de son héritage
pourri par l'esclavage moderne, mais merde... A l'approche d'un nouveau sacre
mon esprit se perd dans ces simulacres et perd toute rationalité à l'idée de
devoir trancher. Entre la peste et le choléra, je ne sais plus quoi, plus
pourquoi... Mais pourquoi..? Sommes-nous tous l'équipage d'un bateau condamné,
souhaitons-nous le naufrage d'un navire à sauver. Rien ne pourra empêcher
l'avilissante pensée de soumission, de réduction de liberté, de toute façon on
terminera martyre de la situation et quel qu'elle soit, ils finiront par se
gausser de nos tripes étalées. Mais qu'on se le dise, mieux vaut crever
qu'oublier son amour propre et vivre avec une âme morte. // At the approach of
the coronation. These letters seemed to be fiery, very distant thoughts of a
bucolic spirit and of its heritage rotted by modern slavery, but what the fuck
?.. At the approach of a new coronation my spirit gets lost in these illusions
and loses any rationality at the idea of having to decide. Between the devil
and the deep blue sea, I don’t know what any more, I don't know why... But
why..? Are we all the crew of a doomed boat, do we long for the (ship)wreck of
a ship that was to be salvaged. Nothing can prevent the degrading thought of
submission, of freedom reduction, anyway we shall end up as martyrs from the
situation and whatever it is, they will eventually sneer at our spread guts. But
hear what we say, it's better to croak that to forget your self-respect and
live with a dead soul.
Pars vite [part.1] Pendants trop de temps j'ai réduis mon
attention au misérable de nos existences et obscurcis la simplicité du bonheur,
maintenant je peux voir que je ne suis pas plus malin que qui que ce soit, j’ai
perdu mon temps à fixer la paille. J'ai pris trop de soin sur ce qui ne vaut
pas la peine d'être indiqué sur les cartes, celles qui ont été brouillées.
Ainsi, lentement j'ai dérivé à travers de mauvaises routes avec cette boussole
cassée, j’ai perdu les latitudes, le nord comme le sud. Et bien que je sois
revenu je me souviens encore de ces cartes postales que je t'avais envoyé -
avec ces désastreux paysages que j'ai traversés - estampillées par ces pensées
boueuses... Je t'en pris, brûle-les. Il n'y a aucune vérité dans leurs lignes, seulement
l'obsession de stupide mots émotifs. // Run fast [part.1] For so much time my
sight was reduced to the sad misery of our existence and obscured the
simplicity of true happiness. Now I see, I'm no more clever than anybody else. I
took too much care of what is not worth to be on maps, what's been blurred. And
slowly, I have travelled through wrong ways with a broken compass. I have lost
my bearings. And even if I'm back, I remember the postcard I wrote to you with
the disastrous landscape I had crossed over, stamping on those muddy
thoughts... Please burn it. There is no truth in it, only the obssession of
stupid emotive words.
Pars vite [part.2] J'ai passé tellement de temps à errer
bien que je connaissais ma destination depuis le début. Mes poches percées ont
laissées couler l’argent que j’avais gardé pour voyager dans ce vieux train,
cette argent qui a salie mes mains, ma fait voir des étoiles bien trop
brillantes pour être vrai, depuis je crache sur ces paillettes. J’ai donc
marché à travers champs et villes avec ces sacs de pierres en fardeau que mes
larmes et ma sueur ont finalement érodés, maintenant je peux courir bien plus
vite que jamais je ne l'aurais imaginé. Je sais que je suis en retard pour être
heureux, mais je vais rattraper le temps perdu. // Run fast [part.2] I have
wasted so much time wandering even if my destination was known from the start. I
have not been able to save the money to travel to it. So I have walked with
bags of stones but my tears (have) finally eroded this burden. Now I can run
faster than I could ever imagine, I know I'm late but I will catch up the time
that I wasted.
Les hippies sont morts. Depuis ce charnier où j'ai jeté les
armes j'aperçois ces armées,ces régiments d'hommes aux pas cadencés, bras
croisés et poings fermés, semblant retenir si fermement leurs sentiments dans
leurs tripes. Toutes ces langues qui on tournées bien plus de neuf fois dans des
bouches où pourrissent ces mots avariés par les non-dits séculaire, des mots
fermentés et distillés jusqu'a ce qu'il ne reste que l'ultime cynisme. Toutes
ces mâchoires, serrées à se péter les dents, s'ouvrent que pour fusiller de
leurs cadavres putréfiés le parfum des fleurs. Il est à présent trop tard pour
parler, quand toutes nos fleurs sont fanées et toutes leurs armes polies pour
le combat final, nous périrons tous de ces "je t'aime" jamais dits…et
de nos corps sans vie éclora des fleurs infannable pour fleurir nos tombes. // Hippies
are dead. From this mass grave where I surrendered I can see armies, hear the
rythmical steps of regiments of men marching with crossed arms and closed
fists. They seem to firmly hold on to their fellings in their guts. And all
those twisted tongues that were bitten much more than a thousand times in
mouths where all the words they keep have been rotten for a long time in
secular silences...words fermented and distilled, until only the taste of
ultimate cynicism remains. And those jaws, clenched 'til the teeth break, and
only opening to shoot. From their putrefied corpses a scent of flowers
emanates. Now it's sadly too late to talk, when all our flowers are withered
and all their guns are polished for the final fight, we will all perish from
all these unsaid "I-love-yous" and from our lifeless bodies will
unwilted flowers bloom to adorn our graves.
Rouge contre bleu. Depuis la naissance de l’hypocrisie dans
la bouche de l'enfant, il est le verbiage politique pour les prétendants du
salut de cette nouvelle Bible. Est-ce notre travail ? Cette acceptation de la
pauvreté cachée derrière l’abondance de produits. La subversion reviendra-elle
un jour..? L’amusement est devenu l’unique lien social entre les sociétés et
leur peuple, c’est l’abstrait du concret. Il nous permet de nous approprier de
l’espoir, dans un effort vain, de remplir le vide. Il justifie ses soldats
comme ses martyrs, il est là pour garder le rêve infertile dans l'alcool saint,
pour nous forcer à abandonner ce qui est resté pur, pour se battre à armes
légales. Ce paysage, ce que nous devenons, pourquoi nous nous battons. Jamais,
le champ de bataille n'a été si vide. La seule connaissance que j'ai : je ne
sais rien et je ne suis rien dans cette démocratie. // Red Against Blue. Since
the birth of hypocrisy in the child's mouth it is the political waffle of those
pretenders to this new bible's salvation. Is it our work ? This acceptance of
poverty hidden behind an abundance of products. Will subversion be back..?
Entertainment has become the sole social link between societies and their
people, it is the abstract of the concrete. It allows us to seize some hopes in
a vain endeavour to fill the hole. It proves the soldiers and the martyrs
right. It stands to keep the dream infertile inside holy alcohol, to force us
giving up on what has stayed pure in order to fight on equal terms. This
landscape, what we're becoming, why we fight. Never, has the battlefield been
so empty. The only knowledge I have is that I know that nothing and I am
nothing in this democracy.
La chair et le papier. C'est le cœur serré que j'exprime ces
dernières volontés. Puisqu'on en est à mesurer, pour qui ou pourquoi, l'odeur
du papier nous a éloigné. Un bref coup d'œil sur ce qu'on a pu paraître, une
main tendue au milieu des êtres, aujourd'hui subsiste le fossé. Je ne blâme pas
une quelconque envie ou direction opposée. C'est juste, que quelque part en
nous, la chair n’a plus le même goût. On a du choisir entre la chair ou le
papier. // Flesh and paper. I express this last will with a tight heart. Since
we’re here to measure, for whom or what, the smell of paper tears us apart. A
sidelong glance on what we seemed to be, a stretched hand in the middle of
human beings, today the gap remains. I won't blame some urge, or the opposite
direction. It’s just that, somewhere in ourselves, the flesh doesn't have the
same taste anymore. We had to choose between the flesh or the paper.
Funeste. Pointer du doigt le mal qui nous ronge et le mal
que l'on se fait, ce qui n’était pas désiré a prit racine et ainsi étant jugé,
je nous vois comme coupable. Un être a montré le chemin d'une liberté, des
mécanismes rouillés d’un esprit froid, il dénoue chaque nœud prends son pinceau
et met de la couleur sur le nouveau jour levant. Ses mots étaient...apaisant,
comme si ils pouvaient guérir les maux du monde, comme si ils pouvaient nous
rendre la vue. Suffit-il d'y croire ? Si oui, alors j'y crois. Je crois que je
suis vivant, je crois que je vais sortir de toutes les prisons et vivre. Je
vais vivre. // Dire. Aim at the evil which eats away at us and the evil that we
we've made to ourselves, what was not wished has took root and so being judged,
I see us as guilty. A person showed the way to some sort of freedom, rusty
mechanisms of a cold spirit, he undoes every knot, takes his brush and puts
some new color on the new daybreak. His words were as a magic formula which
would cure the troubles of the world, a magic formula which would give us the
view. Is it sufficient to believe in it ? If yes then I believe in it, I
believe that I am alive, I believe that I am going to leave out all the jails
and I'll live... I’m going to live.